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Parution juin 2020
Titre : Verbe
Genre : Poésie
Format : 150 x 230
78 pages
ISBN : 978-2-312-07396 -5
Prix 15 euros - à commander sur le site des Éditions du Net
Poésie - (Thèmes variés) Illustration de l'auteur
Extrait :
Chante, chante, vieux navire
Même si ton capitaine est mort depuis longtemps.
Chante, chante, avec ta robe d’algues et ta coque trouée.
L’eau salée t’enlace et dilate le bois de tes flancs
Mollusques et crustacés viennent y faire des festins.
Chante, chante la vie sous-marine.
Les ragots du port se colportent
Te traitent d’épave, de bon à rien.
Il ne faut pas les écouter.
Chante, chante, les profondeurs
Et le ciel de la mer.
Quand la lune tire les draps
Émergent les ruines de ton pont
Les mouettes crient sur le bastingage
L’or de tes écoutilles.
Chante, chante, les plumes
Et mords à pleines dents les fruits des embruns.
Chante, chante, vieux navire
Même si ton capitaine est mort depuis longtemps.
Chante, chante, le souvenir de ses bras
Lorsque les poulies hissaient les voiles
Avec l’haleine du rhum
Et que les vagues se fendaient sous le sabre du vent.
Tu étais sa maison
Entourée de brumes et de prairies iodées.
Tu étais sa maison
Avec le sang des pluies et les soleils ardents des cordages.
Les lèvres de tes cales parfumaient d’épices
Les silences des nuits
Et quand tanguaient les meubles
Sur la surface réveillée
Les mains de la lumière tenaient la barre.
Chante, chante, vieux navire
La hune crie encore les chevelures des îles
Et la faim des haubans.
Chante, chante, vieux navire
La laideur s’est noyée
Dans ton sillage.
Vieux navire
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Dialogues pour rire ou pour pleurer
20 juillet 2019 Amazon
90 pages
13,3 x 20,3 cm
Prix : 12.66 euros
Ebook : 3 euros
Cette suite de dialogues n’a pas pour projet de mettre des comédiens sur les planches, d'autant plus que les humains ne sont pas les seuls à parler. On y trouve quelques attitudes contemporaines : une France qui périclite sous le joug des actionnaires, des vies dominées par l’informatique, les frustrations de l’église face au sexe… D’autres conversations plus intimes viennent se greffer à ce travail.Un ouvrage à la fois satirique et lyrique.
Illustration de couverture : l’auteur
Extrait : Le fou
Le fou dans sa cellule avec son infirmier.
Le fou - C’est drôle !
L' infirmier - Quoi ?
Le fou - Tu as un petit village sur la tête.
L'infirmier - Pff !
Le fou - Si ! Je vois le boucher. Sa femme fait de l’œil à un client.
L'infirmier - Ça ne s’arrange pas !
Le fou - Tiens ! Le maire est parti à la chasse avec le châtelain.
L' infirmier - Tu dérailles complètement.
Le fou - La châtelaine s’envoie en l’air avec le jardinier.
L'infirmier - N'importe quoi !
Le fou - Le jardinier l’a prise en brouette.
L' infirmier - Pff !
Le fou - Son arrosoir est en pleine forme. La châtelaine est aux anges !
L'infirmier - Du calme !
Le fou - Tiens ! Il y a un manège sur la grande place.
L'infirmier - Il va falloir doubler ton traitement !
Le fou - Les enfants rient sur le manège.
L'infirmier - Tant mieux !
Le fou - Ah ! il y en a un qui me fait des grimaces.
L'infirmier - Sans blague !
Le fou - Je n’aime pas ça ! Pas du tout !
L'infirmier - Pff !
Le fou - Tiens ! C’est drôle !
L’infirmier - Quoi encore ?
Le fou - Il y a une grosse toile d’araignée sur ton visage.
L’infirmier - Ah !
Le fou - Il y a aussi une grosse araignée avec des pattes velues qui se promène entre tes yeux et sur tes joues.
L’infirmier - Je…
Le fou - Méfie-toi ! Elle va entrer par un trou de nez ! Tout dévorer ! Et ressortir par ton trou du cul !
L’infirmier - Ça suffit ! (Il lui fait avaler des gélules et il quitte la chambre.)
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Parution novembre 2018 ISBN : 9782322090907
17 x 22 cm 40 pages
Prix 5.50 euros ou 2.99 euros (eBook)
BoD
Histoires pour enfants – entre 4 et 7 ans.
La mer et ses habitants :
Sarah, la petite pieuvre est une artiste. Mais un grand poisson anguilliforme vient troubler son univers.
L’étoile de mer…
Flo, le dauphin…
Textes et illustrations de l’auteur.
EXTRAIT
La petite pieuvre
Possède huit bras
Et ses bras lui servent aussi de pattes.
La petite pieuvre
Possède huit jambes fuselées
Et n’a pas besoin de maquillage
Pour séduire les autres céphalopodes.
La petite pieuvre s’appelle Sarah.
Sarah, c’est joli ! Très joli !
Sarah danse, danse, danse
Sur les podiums des profondeurs
Comme une fleur lumineuse.
La petite pieuvre
Possède aussi un bec
Comme celui des perroquets
Mais ne répète pas bêtement
Tout ce qu’on lui dit.
Sarah chante, chante, chante
Sur les estrades de l’océan
Comme un oiseau rayonnant.
Sarah chante, chante
Et son sang bleu bas très fort à ses tempes
Quand les spectateurs applaudissent
Et crient « Une autre ! Une autre ! »
Sarah est une artiste complète.
La petite pieuvre
Possède huit tentacules
Avec des centaines de ventouses.
Celles-ci adhèrent sur les rochers du rêve
Sarah aime beaucoup rêver.
Quand le spectacle est terminé
Elle enlace avec gratitude ses admirateurs.
Puis
Elle retourne dans sa grotte
Avec son attelage de chevaux de mer.
Les hippocampes fredonnent les chansons de Sarah
Et hennissent sur les chemins du retour.
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Parution : juillet 2018
Titre : Hier-Aujourd’hui
Genre : Poésie et récit.
Format : 15 x 23 cm
76 pages
ISBN : 978-2-312-05941-9
Prix livre papier : 15 euros – à commander sur le site des Éditions du Net.
Illustration de l'auteur
Poèmes et récit. Dans ce travail se croisent des images du passé et du présent. Souvenir d’un amour de jeunesse, langages divers et réflexions sur l’avenir, dans un univers qui se dégrade.
Extrait :
Vulve
La cigarette que l’on fumait
Quand le grand feu crépitait dans l’antre du rêve
Quand les flammes se distordaient
Sous les mains de la soif.
La cigarette que l’on fumait
Devant le ciel ébréché
Que nos souffles devaient à chaque fois recommencer.
Elle était bonne à tirer.
On voyait fleurir des pays entre nos doigts
On défiait les dieux et les intempéries.
Et puis
Mon corps se mélangeait à ton corps impalpable.
Avec encore l’odeur de l’encre
Sur ta vulve grandissante
Je restais là, à dévisager notre rencontre.
La barque
La barque est sur le sable
Le sable est sur la barque
C’est un restant d’embarcation
Un squelette
Que le vent enlace
Que la pluie pourrit.
La barque est sur le sable
Dans un endroit désolé.
Désolées sont les mouettes
Car le bois de la coque
Ne ramènera plus de poissons.
Il reste un morceau de filet
Entre les os de l’aventurière
Les os
Que les fauves du temps ont léchés.
Il reste un morceau de filet
Qui se souvient encore
Des prairies de la mer
Et du cuir tanné des pêcheurs.
Promeneurs
Ne riez pas de l’épave !
Il y a tant de richesses
Qui émanent de son cadavre.
Rivière
La rivière bourgeonne
Dans l’orchestre des becs
Son cours se libère
Des griffes des crues.
Les racines noyées
Vident leurs poumons
Sur la terre du soleil.
Les parfums momifient
Les rois de l’hiver.
Quand les berges se dénudent
Montrent leurs jambes trouées de gîtes
Et leurs seins de glaise
Une musique désespérée s’allonge
Comme un saxo étranglé
Sur les pierres brûlantes.
Les flaques assoiffées
Pissent des rus tourmentés
Et les poissons prisonniers
Cherchent la grande couverture de l’onde.
Dans les feuillages roux et mordorés
Les violons de la pluie ouvrent le bal
C’est la danse des écailles
Et de la fange.
De nouveau
La rivière retrouvera
La force de son corps
Et ses bords inonderont
Le ventre de l’herbe.
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Parution octobre 2017
Titre : Petites Histoires
Genre : Livre Jeunesse
Format : 14.8 x 21 cm
Pages : 64
ISBN : 978-2-322-08444-9
Textes et illustrations de l'auteur
Prix livre papier : 7 euros- à commander sur le site de BoD.
Ce livre est un recueil de petites histoires pour la jeunesse. Mis à part un mélange de fables et de poésies, cet ouvrage a aussi un but pédagogique. Des textes que les adultes pourront raconter à leurs enfants, mais aussi pour que les enfants découvrent eux-mêmes l’univers des mots.
Les lecteurs feront la connaissance d’un enfant belliqueux, d’un canard blanc, d’un phoque vaniteux… (Entre 4 et 8 ans.)
Illustration de couverture :
EXTRAIT
Il existait en Antarctique un phoque
Un gros mâle
Qui disait toujours
« Tout va très bien, Madame la Banquise
Tout va très bien, Madame la Marquise
Je vis près du Roi Soleil
Et je me prélasse dans ses rayons. »
La journée
Il l’a passait à dormir sur son île
Non loin de son harem.
Le soir, il plongeait
Pour manger des poissons et des crustacés.
C’était le mâle le plus puissant
De la colonie
Et il possédait de nombreuses femelles.
Alors
Il se lissait les moustaches avec suffisance
Et exhibait son corps en se dressant
Sur ses nageoires de devant.
Mais le gros phoque
Etait devenu fainéant.
Il s’abandonnait au soleil
Tout en rêvant à ses conquêtes.
Quand un ours blanc
Mettait ses grosses pattes velues
Sur son bloc de glace
Il se glissait dans l’eau
En lui riant au nez.
Quand une orque
Montrait sa mâchoire
Il remontait rapidement
Sur son iceberg
En paradant.
Il existait un phoque
Un gros mâle
Qui disait toujours :
« Tout va très bien, Madame la Banquise
Tout va très bien madame la Marquise
Je suis le seigneur des lieux
J’ai le monde sous mes nageoires. »
La journée
Il la passait à dormi
Et à rêver à son harem.
Elles étaient belles ses femelles
Et il en était très fier.
Mais un jour le gros phoque
S’endormit profondément
Si profondément.
Qu’il ne vit pas son îlot se déplacer
Loin de la colonie
Ni la glace fondre sous son corps.
Il se retrouva
En pleine mer
Avec un tout petit lit
Pour le protéger.
À peine réveillé
De grosses dents mordirent sa graisse.
Le sang se répandit avec profusion dans l’océan.
Une orque l’avait happé
Pour en faire son petit déjeuner.
En voyant le spectacle
Un oiseau dit à un autre oiseau :
« La fatuité, tu vois où cela peut mener ! »
Le phoque vaniteux
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Illustration de l'auteur
Parution 2017
Billy the Cid
Thème : Humour
Format : Roman (134x204)
Nombre de pages : 72
Date de publication : 8 septembre 2017
ISBN : 9782414130450
Livre papier 9,50 euros - sur le site des éditions.
Que Pierre Corneille me pardonne !!
Cet ouvrage est une parodie du « Cid ». On y retrouve les travers de notre société (à propos de l’éducation, de la cupidité), mais aussi des portraits que vous avez peut-être croisés dans votre existence. Histoire balzacienne et vaudevillesque qui ressemble à du théâtre, mais ce n’est pas vraiment la discipline. La bouffonnerie a été réalisée avec du langage argotique et d’autres ingrédients.
Livre étrange où se mélangent des animaux marins – caricatures des personnages.
EXTRAIT
Pierre Corneille avait pour mère l’oiseau de son nom. C’était un drôle d’oiseau, une corneille noire (Corvus corone). L’animal était du genre passereau et ne faisait que passer, un peu comme vous et moi. Ce genre de bestiole se trouve principalement à la campagne. Mais celle dont je vous parle vivait en ville. Malheureusement, cette corneille avait l’habitude de montrer son fion à tous les tétrapodes emplumés du coin. Elle écartait ses jolies ailes, et elle chantait sur les toits qu’elle était en tiédeur permanente. On suppose que l’enfant a longtemps souffert du tempérament volage de sa génitrice. Quant à son père, nous avons très peu d’information. Peut-être un moineau, un étourneau ou encore un épervier complètement bigleux. Concernant la date de naissance de Pierre, il y a des doutes. Ce qui est ennuyeux pour une biographie. Mais les ornithologues nous donnent tout de même une fourchette de sa mise au monde. Il faut donc l’estimer entre 1400 et 1900. Effectivement, 1400 est un repère, puisque Piero della Francesca naquit à cette période, plutôt vers 1412 ou 1420 ou alors 1430… C’est pratique avec des cocos pareils ! Comment voulez-vous transmettre des informations sérieuses aux esprits curieux ? Bref, Francesca était un pauvre pékin qui peignait des madones, des barbus crucifiés, des annonciations, des résurrections, des triomphes de la chasteté, etc. C'est-à-dire tout un attirail merdique qui émoussait la papauté. Bon ! Revenons à notre mouton. L’année 1900, c’est facile à se rappeler, c’est l’année de naissance d’Antoine de Saint-Exupéry. Hein ? Mais si ! Le Petit Prince ! Encore une histoire bizarre ! On a retrouvé son zinc dans le bouillon au large de Marseille, mais pas le bonhomme. Si ça se trouve, c’était une ruse, il s’est éjecté avant de pénétrer le liquide et il s’est cassé au Brésil avec une souris en matelas pneumatique. Hein ? Oui ! Nous sommes toujours avec Pierre Corneille ! Donc, le petit finit par grandir, et nous savons par les dires que, dès qu’il fut jeune homme, sa vioque lui acheta une épicerie sur les bords de Seine à côté de Rouen. Hein ? Si ! Si ! Le nom de la ville est aisé à se mémoriser. C’est là que Jeanne la Pucelle a fait un grand méchoui avec les Angliches. Pas étonnant qu’on l’ait appelée « La Vierge », elle se baladait toujours en armure, il était donc difficile de lui mettre la main au slibard. Ce n’est pas comme les mignonnes d’aujourd’hui, toujours à exhiber leurs miches et leurs tétines sur Internet. Hein ? Comment dites-vous ? Si ! Si ! On continue la biographie du gaillard. Au début, son épicerie était très prospère. Mais Pierrot avait du sang chaud dans les veines, et bientôt il se mit à fréquenter les morues du quartier et à picoler. Un jour, il a disparu de la circulation. Sa mort reste aujourd’hui une énigme. Les journaleux de l’époque ont supposé qu’il avait été asphyxié par une paire de gros nibards, d’autres ont pensé qu’il était parti sur les routes pour y vendre des spiritueux. Mais, c’est bien connu, les journaleux racontent souvent n’importe quoi. Bref, la famille a vendu l’épicerie. Le nouveau propriétaire s’est mis à y faire un peu de ménage. Et là ! Que trouva-t-il dans la réserve du magasin ? Hein ? Quoi ? Non, non !! Ni un porte-jarretelles, ni un soutif, ni une boutanche de whisky. Mais… un… un… un manuscrit. Il a trouvé un manuscrit !! C’était une pièce de théâtre intitulée « LE CID » – ne pas confondre avec le CIDRE, qui reste encore la boisson préférée des Bretons. L’ouvrage fut transmis à un éditeur, qui fut subjugué par la verve et par la trame. La pièce fut jouée rapidement sur les grands podiums des villes, et ce fut un succès immédiat. Remarquez, il était fortiche le Corneille pour inventer un personnage qui embroche son futur beau-père, repousse une colonie de Maures, amoche l’amant de sa greluche… Ça tient du génie. Le Cid, c’est un peu « Billy the Kid » : un teigneux, un amoureux de la boucherie.
EXTRAIT ACTE 1
Don Fernand : Bien ! Je vais donc vous dire la chose. Je suis très perturbé par l’éducation de mon fils, le prince Albert. Il va bientôt avoir dix-huit ans,mon Bébert, il a plein de boutons sur le tarin et autour des mirettes. Il ne connaît rien des greluches et des techniques amoureuses.
Don Diègue : Voilà une triste histoire, Mon Souverain !
Don Gomès : Quelle misère !
Don Fernand : De plus, Monsieur a la cafetière complètement enfumée. Il s’avachit toutes les journées sur son sofa ; il tchatche avec des attardés sur son écran magique.
Don Diègue : Quel malheur !
Don Gomès : Tout fout le camp !
Don Fernand : Par ailleurs, Albert n’est vraiment pas fortiche avec les mathématiques.
Don Diègue : Pfffffff !
Don Gomès : Ah, la jeunesse !
Don Fernand : Quant à sa langue natale, c’est désastreux ! Il a du mal à s’exprimer oralement, la menteuse fourche entre les syllabes. On dirait qu’une bestiole lui a chié au fond du gosier ! Pour l’écriture, c’est pire ! Comment se fesse* ? me direz-vous. C’est à cause… à cause du laxisme éducatif, du « faut laisser agir selon les désirs », de la méthode globale, et j’en passe ! Ah, si je tinsse* les couillons qui ont créé ce merdier ! Déjà, les mômes ne sont pas des flèches !
Don Diègue : Et puis, ils ne lisent plus, Votre Majesté ! À notre époque, on s’instruisait. On regardait très peu la téloche. De temps en temps, on jouait aux castagnettes et aux toreros. Mais aujourd’hui, il y a tellement de gadgets !
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Livre ( poésie et petites histoires)
Un jour,
Le poisson-scie
Et le requin-marteau
Ont construit une maison
Tout au fond de la mer.
L’homme qui vivait dedans
Il faut le dire
Etait marteau.
Et il sciait des algues et des coraux
En grande quantité.
Et
Quand il eut fini d’amasser
Toute cette végétation dans son pré
Où broutaient poissons et crustacés
Il fit un grand feu.
Les flammes montèrent si haut, si haut
Que les nuages pouvaient apercevoir
Un grand cercle rouge à la surface
De l’étendue salée.
Mais le feu a engendré
Une éruption volcanique
Et tous les habitants marins
Ont fui la région.
Alors
Une île a poussé
Au milieu de l’océan.
Une île avec des arbres et du sable blanc
Et sur le sable
Une femme nue
Au visage transparent
Portait autour de la ceinture
Des poulpes et une plume de goéland.
L’homme qui avait allumé le feu
Se mit à escalader la montagne
Dont le pied se trouvait au fond de l’océan.
Après une lente ascension
Avec ses semelles de plomb
Il arriva à l’air libre
Où criaient les oiseaux palmipèdes
Dans les feuillages du ciel.
Quand il vit la femme
Au visage clair
Il eut faim, très faim.
Il caressa les courbes de la nudité
Et l’appela « Écriture »
Petite histoire
Des mèches lumineuses
Se subdivisent au front.
La face changeante
Dans l’exaltation
Dans l’ombre des cœurs meurtris
Et dans la renaissance du verbe.
Les sourcils
Pareils à des prédateurs nocturnes
Sous les blancheurs des lunes
Et les paupières rêveuses
Entrebâillées par les cils du souffle.
Il respire l’instant de ses narines singulières
Semblable à une bête
Couverte de sueur et de poussière.
Sa bouche se libère
Insufflant l’esprit
Aux arbres incurvés
Aux pierres érodées
Et aux doigts créateurs.
Un foulard d’embruns
Et de cumulus
Tissé par les ondoiements du sel
Affiche son cou.
Des cohortes de plumes crient sa fougue
Dans le tournoiement des ailes.
Et les plaques écumeuses de la mer
Implorent les îles
Les rivages de la quiétude
Contre les tempes des rochers.
Revoici le vent
Sur cette petite sphère
Noyée dans un océan d’étoiles.
Revoici le vent
Sans visage et sans âge
Qui offrit des corbeilles de fruits
Aux bottes des dieux.
Il siffle sous les portes
Frappe les fenêtres.
Et les coquillages vides
Pleurent les vergers de l’enfance ;
Les oreilles attentives
Qui se posaient sur les antres.
La poitrine poudrière
Tant de fois modelée
Dans le flux du temps.
Tel un scorpion
Sous le roc du ciel
Subrepticement
Il sort de son refuge
Jusqu’aux jambes de la nudité
Il s’immisce dans les mémoires
Et dans les désirs enfouis.
Ses membres serpentent
Dans les ruelles de la vie
Où s’attablent les regrets
Les bonheurs fugaces
Et les abcès crevés.
Au loin
Dans le tumulte des flots
Malgré la soif des bateaux
Et l’entrave des filets
Les mammifères chantent
Ses prairies.
Revoici le vent
Sur cette petite sphère
Noyée dans un océan d’étoiles.
Revoici le vent
Impalpable
Avec ses masques inachevés.
Le vent
Qui viendra se perdre dans les méandres
Du silence
Aussi, tel un rituel séculaire
Sur le cuir des mortels.
Des mèches lumineuses
Se subdivisent au front.
Des syllabes s’envolent
De ses lèvres démesurées.
Revoici le vent
Au-dessus des dunes
Et des déserts de sable.
Le vent
Il ne fallait pas croire tout ce que l’on disait dans les îles.
Tu n’avais pas un corps d’oiseau
Ni des griffes acérées
Et ton chant n’attirait pas les marins vers les récifs.
Tu n’avais pas une longue queue de poisson
Ni un visage hideux
Ni un gîte au fond d’un gouffre salé.
Tu étais une femme avec des courbes voluptueuses.
Ta chevelure ambrée dans le feu changeant du soleil
Et tes yeux avec des trésors enfouis.
Tu avais les seins fermes
Toujours offerts aux mains des vagues
Et nos deux corps s’élançaient dans les ondes ;
Nous nagions au loin.
Tu le savais
Que les hommes vivaient dans des flaques boueuses
Suintant la suffisance et la laideur.
Tu le savais
Que je reviendrais toujours vers toi
Comme un amant fou.
Il ne fallait pas croire tout ce que l’on disait dans les îles.
Tu n’avais pas un corps d’oiseau
Ni des griffes acérées.
Tu étais une femme avec des courbes voluptueuses
Une femme fictive
Qui lâchait ses chiens de sable
Parmi les bosquets d’algues
Dans la verticalité d’une mer
Où s’ancraient les navires du rêve.
Tu le sais
Que les hommes vivent dans des flaques boueuses
Suintant l’avidité et l’ordure.
Tu le sais
Je reviendrai toujours vers toi
Comme un amant fou.
Nous nagerons au loin.
La sirène
Note de la revue VERSO ( Alain Wexler)
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Ce livre est une critique de notre mode de vie.
La cybernétique c’est fantastique, on zappe sur le web, on voit des filles de toutes les couleurs qui feulent pour ne pas pleurer, avec les tétons prêts à éclater. On voit des anus dilatés et des phallus qui trifouillent à tous les vents. La cybernétique, c’est étonnant, et pourtant ils n’ont rien inventé.
La cybernétique c’est formidable – surtout pour les enfants.
Les enfants ne rêvent plus, ils marchent entre des trous suintant le sperme.
La cybernétique c’est la délivrance, on s’enferme dans des cellules, on se glisse parmi des groupuscules de phrases, et on ne sait plus pourquoi on est venu. La cybernétique, c’est de la culture en confiture ; ça dégouline et au bout du compte on s’endort sur la souris avec la marque du clavier sur le front.
La cybernétique, c’est une souris qui devrait faire moins de chichi.
La cybernétique c’est émouvant : on vous chiffre, on vous catalogue, on vous isole, on vous passe au vitriol, et après vous n’avez plus rien à dire… vous restez scotchés sur votre numéro d’identifiant.
La cybernétique c’est fantastique. Attendez de passer à la casserole !
Vous
Jeunes filles si accueillantes derrière vos postes de travail.
Un jour
La cybernétique viendra vous chasser
Et vous serez condamnées à errer dans de longs couloirs froids.
La cybernétique
C’était une belle matinée d’automne, le soleil était doux, on aurait pu boire à sa source sans se brûler les lèvres. Les allées, les pelouses, et les trottoirs étaient déjà jonchés de feuilles mortes. Encore, quelques dahlias aux couleurs éclatantes levaient la tête.
En sortant du tram, j’ai rencontré un ami que je n’avais pas vu depuis plusieurs mois. C’est toujours pareil, on se dit que… Et puis le temps passe, on oublie de se voir, on a ses occupations… Je lui ai donc proposé de prendre un café, de griller une cigarette, de faire un peu la causette. Le serveur était à peine arrivé avec son plateau fumant que le portable du compère s’est mis à sonner… J’allais lui dire que… lorsqu’une deuxième sonnerie a fredonné… J’aurais voulu savoir si… une troisième sonnerie… Je commandai donc deux autres cafés, et lui demandai des nouvelles de … lorsqu’il m’a prié de l’excuser, car il avait un message à écrire. Il a tripoté son clavier pendant que je payais l’addition…
En sortant du bistrot, nous nous sommes serré la main, et il m’a dit : « Tu sais, ça fait du bien de pouvoir discuter avec un ami de longue date ! »
Le téléphone
Les villes deviennent invivables, saturées de klaxons, de crissements de freins, et d’émanations d’essence. Il suffit que l’homme se trouve en face d’un volant, d’un seul coup il devient le maître du monde. Il manipule son levier de vitesse comme s’il palpait son pénis dans l’arène du sexe. Il ouvre sa fenêtre, invective, fait des appels de phares, double avec condescendance. De plus, la voiture est devenue le symbole de la réussite sociale, ce n’est pas l’outil pragmatique, telle la pointe réclamant le marteau, mais la foire des envieux et des arrogants. Et puis, il faut dire que le monde a changé, les femmes sont arrivées sur le marché du travail. Après une lente émancipation et un épanouissement intellectuel, la douce maman du foyer est aujourd’hui devenue la reine du bizness, la prêtresse d’une pyramide infernale – paradoxalement, elle reste l’objet à dentelles, la publicité et le marketing lui tirent des aubades à tous les vents. Cependant, la femme libérée utilise une voiture pour aller œuvrer, et il n’est pas rare de voir des troupeaux sur les banquettes des attelages. Quant à la progéniture, il a grandi entre deux machines à polluer, et son premier geste est de caresser la pédale d’accélérateur.
Alors, tout ce beau monde vient envahir les rues et les boulevards périphériques. Et tant que le pétrole rapporte, on n’est pas encore disposé pour d’autres solutions.
Les voitures
Les pavés de mai 68 contre la société de consommation n’ont pas cassé de vitres. Elles sont lisses et propres, on peut même s’y mirer.
A part une libération des mœurs, une histoire de touche-pipi, la lame de la révolution a fendu l’eau, et l’eau s’est refermée. Il en a été de même pour d’autres manifestations.
Les grandes surfaces strangulent les petits fournisseurs, et les villes se désertifient. On trouve souvent sur les étalages des tapis asiatiques pour une poignée d’euros : petite fille montre-moi tes doigts piqués d’aiguilles !
Et, ce sont toujours les banques multinationales qui colonisent les troupeaux de l’indigence.
Un jour, à force de délocalisations, de moindres coûts, la noblesse du travail manuel va disparaître de notre beau pays. Alors ils feront des musées, et les grands bureaucrates, les boursiers, les actionnaires viendront s’y promener les dimanches avec leurs familles d’obèses.
La société de consommation
Note de la revue Le Bibliothécaire
Note de la revue VERSO ( Alain Wexler)
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Ce livre est une parodie de la guerre de Troie . (Langage argotique)
Acte 4
Sur les remparts de Troie, le roi converse avec son fils.
Priam
- Depuis que Pâris a ramené sa greluche de Sparte, on est dans la merde. Et, on s’enlise un peu plus chaque jour. Il y une odeur de putréfaction dans les rues de la ville. Les citoyens ne sont pas folichons. Et, avec le réchauffement de la planète, l’odeur ne fait que s’amplifier. On va finir dans la mélasse avec deux doigts dans le tarin. On va avoir bonne mine, si un jour ils trouvent nos fossiles. Ils vont nous prendre pour des extra-terrestres. .. Je vois déjà le tableau… Et puis cet Achille, ça fait déjà cinq ans qu’il fait le fanfaron devant nos portes. Ça fait déjà cinq ans que nous nous affrontons comme roulés par les vagues d’une mer en fureur.
Hector
- Il vrai que le frangin a toujours été un mordu de la fesse et de la motte. Maintes fois, je lui ai dit d’envoyer sa cocotte valdinguer dans les poubelles. Simplement, madame est une bonne vendeuse de sucettes. Madame a la menteuse bien accrochée et elle sait très bien rouler des galoches. Madame a les frusques les plus chéros de tout le voisinage. Et, à force de jouer du valseur avec ses jupettes au ras de la moule et ses talons hauts, elle va finir par créer la zizanie chez les familles honnêtes.
Priam
- Ah ! Ah les femmes ! Les femmes ! ( D’un coup de paluche, il écrase une colonie de mouches sur son front auguste) Quand on élève des biques, il y a moins de problèmes !
La petite cosette
- Quoi les femmes ! Quoi les femmes !
Scapin
- Vous n’avez pas vu Léandre ?
Acte 9
Pâris
(Avec ses jumelles et son pistolet-mitrailleur en haut d’une tour)
- Ils sont devenus complètement barjos les Grecs ! Ils travaillent de la touffe les chérubins ! Non seulement ils continuent à jouer aux fléchettes contre mes murailles, maintenant, ils construisent un cheval en bois. En plus, ils ont détruit tous les arbres environnants. Ce n’est vraiment pas bon pour la planète ! Déjà on cuit dans nos armures ! Je savais que dans leur pays il y avait des loufoques, mais des attardés de cet acabit non!
Priam
- C’est vrai ça ! Ils vont finir par jouer au cerceau et à la marelle les tourtereaux du javelot !
Pâris
- En attendant, le niveau de la merde n’arrête pas de monter. Les cuissardes ne suffisaient plus, on a été obligé de construire des bicoques sur pilotis !
Priam
- Notre ville ressemble à un village de pêcheurs d’huîtres !
Pâris
- Il manque plus que les gondoles et on va devenir Ritals !
Hélène
- T’inquiète mon amour !
Pâris
- Tout de même… cette guerre !
Note de la revue VERSO n° 140 (Alain Wexler)
-
Ce livre est un ouvrage essentiellement axé sur l'humour.
Chère mémé,
Je passe actuellement mes vacances à L’île aux Moines avec oncle Lucien. Tu le sais, ma mémé, j’aime beaucoup flâner au bord de la mer ; ramasser des coquillages et escalader les rochers. De plus, je viens d’avoir treize ans, mes épaules ont pris de l’envergure, et je peux nager à souhait. Je ne sais pas s’il y a eu des moines sur ce morceau de terre. Mais, comme dit oncle Lucien, s’il y a eu ce genre d’individus, ils devaient certainement se palucher, vu la viande qui rôtit à cette saison. Ce n’est pas toujours, que je comprends oncle Lucien. A mon avis, il a dû trifouiller dans les hiéroglyphes ou il a dû faire du latin quand il était apprenti charcutier chez la grosse Simone. La maison que nous avons louée est vraiment charmante. Elle jouxte un bosquet de pins maritimes, et ma chambre se trouve juste en face de la plage. Quand j’ouvre les volets : un spectacle merveilleux. Outre le chant de la mer, il y a plein de jeunes filles qui marchent sur le sable avec de jolies petites ficelles entre les joues du bas du dos. Et, quand je respire à pleins poumons, ça sent bon la crevette. Comme dit le docteur à tante Ursule, l’air marin, c’est excellent pour la santé. Quant à Oncle Lucien, il passe toutes ses journées sur la terrasse avec ses jumelles. Il dit que le flux, le reflux des marées et les voiles lui reposent l’esprit. Tu le sais, ma mémé, j’ai beaucoup d’estime pour oncle Lucien. En vérité, c’est un être passionnant. Il s’intéresse particulièrement à la faune marine. Il me parle souvent de la moule. Il dit que c’est un mollusque très utile. A ce propos, quand je vais dans son appartement parisien, sur ses étagères, il y a énormément de cassettes vidéo concernant la vie de ce bivalve. Mais, pour l’instant, il m’interdit l’accès à sa bibliothèque. Ce n’est pas toujours, que je comprends Lulu. Pourtant, il faut quand même avouer une grande érudition dans ce personnage. Ce qui prouve, ma mémé, que l’on soit travelo ou charcutier, ce qui compte, c’est la curiosité. Un matin, avec les copains et les copines des environs, nous sommes allés faire une partie de cache-cache dans le bosquet de pins. C’est là que j’ai fait la connaissance de Louise. C’est une grande brune avec une queue de cheval. D’ailleurs, elle ressemble vraiment à un cheval. Il lui arrive de hennir avec sa grande bouche charnue. Et puis, elle a une façon de regarder… Louise a un an de plus que moi. Pourtant, il y a déjà de la femme. On voit de gros tétons qui pointent sous sa chemise. Donc, nous étions à la partie de cache-cache, quand elle m’a bousculé derrière un buisson. Tu ne vas pas me croire, ma mémé. Louise s’est allongée ; elle a plongé ses yeux de strige dans les miens ; elle m’a pris la main et l’a mise sous sa jupe. A ce moment précis, ma mémé, j’ai senti un raz de marée envahir mon calcif.
C’est avec lenteur que j’ai pris le chemin du retour. J’ai marché les jambes arquées. J’avais les boules qui avaient doublé de volume. Au loin, j’ai vu oncle Lucien, et il m’a crié : « Viens petit ! On va à la pêche aux moules ! »
Ah ! Les joies des vacances !
Je t’embrasse très fort ma mémé
Sur les joues…
Sur les joues…
Sur les joues… du haut.
Ton Bébert.
Chère Rose,
Je ne savais plus quoi penser de notre dernière rencontre. Il y avait tellement de sensualités dans vos gestes et sur votre visage. J’ai eu l’impression d’avoir passé ma vie à ramer dans un océan de pauvreté. C’est pourquoi, depuis peu de temps, j’ai investi dans un aéroplane. Cela afin, de survoler ma triste personnalité, de pouvoir vous approcher sans ressentir cette affreuse pesanteur qui déstabilisait mon armure et dégradait mes articulations. J’avais beau mettre de l’huile, à chaque fois que je vous apercevais – vous, si belle et si fragile – j’avais le palpitant qui commençait à rouiller, la langue chargée, les amygdales grosses comme des roupettes, et la salive figée.
Le jour fatidique où nous avons décidé de nous rencontrer pour une sérieuse conversation sur notre devenir, vous m’attendiez dans une jolie prairie fleurie. Alors, vous m’avez vu arriver tel un aigle royal. Mon zinc dessinait de grands cercles dans l’azur, et un vent douceâtre soulevait votre robe, laissant apercevoir votre superbe calbut à rayures vertes. Le preux chevalier du ciel faisait des acrobaties, tandis que vous restiez la bouche ouverte, émerveillée. Vous aviez toujours cet éblouissement dans la mâchoire, lorsque je décidai d’atterrir sur des tapis de pâquerettes. Mon aile gauche a emporté votre dentition, et c’est à ce moment-là que je me suis aperçu que mes freins ne fonctionnaient plus. Ma belle Rose, je fus complètement désemparé lorsque mon appareil est allé se cogner avec fracas contre un bosquet de peupliers. Avec le choc, je me suis mordu la langue, et un morceau de viande est venu se plaquer sur le tableau de bord. Depuis ce temps-là, nous ne nous parlons plus.
Et je peux vous affirmer que c’est bien dommage !
Note de la revue VERSO (Alain Wexler)